Article du 5 mars 2007 L'expansion
Peter Drucker, l’indémodable du management
Par Dominique-Anne Miche
Les modes passent, Peter Drucker reste ! À 93 ans, l’inventeur du management continue de vendre des livres (et préalablement d’en écrire). Pendant que les créateurs de concepts font assaut de sophistication, de technicité et d’acronymes abscons, généralement précédés du suffixe « e », le papy viennois séduit les foules avec du bon sens paysan et des histoires édifiantes. Ses concepts ? Le respect du client, du salarié, de l’actionnaire. Son évangile ? Performance, productivité, pérennité. Son credo ? L’actif le plus précieux d’une entreprise, c’est le talent et l’intelligence de ceux qui la composent. Il n’y a dans tout cela rien de révolutionnaire. Mais si on relit Drucker à la lumière de l’ouvrage de Charles-Clemens Rüling, comme vous le propose ce mois-ci l’équipe de Résumés, les bonnes vieilles maximes du père du management prennent un autre relief. Affirmer par exemple que le profit n’est pas l’objectif de l’entreprise, mais le moyen de sa pérennité et la condition de sa survie n’est pas neutre au sortir des folles années de « création de valeur pour l’actionnaire ». Considérer que l’entrepreneur qui réussit est forcément un « conservateur opportuniste », c’est déboulonner définitivement la statue du petit génie start-upeur et milliardaire qui fait tant rêver dans les écoles de commerce… Quelle fraîcheur !
|
« |